Vols à la Cour

Publié le par jasonlouisxi


VOLS A LA COUR


La Cour de Versailles !

Quelques dix milles personnes qui se bousculent chaque jour autour du roi.

N'importe qui peut y circuler librement pourvu qu'il soit bien mis et porte une épée que l'on peut louer à l'entrée du palais.

Les gardes ne manquent pas : gardes du corps, gardes des meubles de la couronne, gardes des princes, gardes de la porte, gardes suisses, Cent-Suisses;
Partout où se trouve le roi, les Cent-Suisses sont chargés du service intérieur de la cour, des bâtiments occupés par Sa Majesté et des jardins. Mais est-ce suffisant pour surveiller cette foule en perpétuel mouvement ?

Dangeau, Saint Simon et Sourches ont relaté quelques larcins perpétrés dans les châteaux royaux dont les visiteurs n'étaient pas tous d'inoffensifs curieux ...

En janvier 1674, on vole dans la chapelle de Saint-Germain une lampe d'argent et six chandeliers.

L'avant-veille de Noël 1684, il y a "appartement" à Versailles. On coupe la bourse d'un capitaine des suisses. Le roi lui fait rembourser la somme perdue.

En 1685, les vols se multiplient.

En juin 1691, on constate la disparition des franges d'or des portières dans la grande galerie. Les recherches entreprises restent sans résultat.
Quelques jours plus tard, pendant le souper du roi, un gros paquet, lancé de loin, voltige dans la pièce et arrive au bout de la table.
Louis XIV : "Je pense que se sont mes franges".
En effet, un morceau du paquet, s'étant détaché, est tombé sur sa perruque. Le valet prend le paquet et lit le billet qui y est attaché : "Je te rends tes franges car la peine en passe le profit". "Voilà qui est bien insolent !", dit le roi. Le souper se termina comme si rien n'était arrivé.

En novembre 1690, pendant le mariage du duc de Bourgogne, les voleurs tiennent leurs beaux jours. Ils viennent à Versailles, habillés comme les autres. Ils trouvent moyen de regagner, et bien au-delà, ce qu'ils avaient dépensé pour leur parure. A leur retour chez elles, plusieurs personnes n'ont plus les diamants qu'elles ont apportés à cette fête. On avait pris l'un à une, deux à l'autre, aux autres plus ou moins ... La duchesse de Bourgogne elle-même se trouve parmi les victimes : on lui a coupé un morceau de sa robe sur lequel était fixée une agrafe de diamants.

En 1699, on vole du cuivre et du bronze dans les bosquets de parc.

La même année, c'est dans les écuries que sont commis des vols : housses, caparaçons, des selles brodées, des fourreaux, des mors en argent massif, etc . L'importance du vol permit de supposer de nombreuses complicités. L'affaire, n'ayant pu être élucidée, il n'y eut pas de suite.

En 1700, c'est l'enlèvement des tapisseries et des meubles garnissant une chambre proche du cabinet du roi, et sous ses yeux ! Il croit que les meubles enlevés vont être remplacés par d'autres ... qui n'arrivèrent jamais.

Peu de temps après, un vol autrement original est commis quant à son objet : le pot de chambre en argent de Louis XIV.
Les auteurs du délit, s'étant confessés, n'obtinrent l'absolution qu'à la condition de restituer l'objet ou sa valeur, s'il avait été vendu (ce qui était le cas). Un franciscain sert d'intermédiaire et remet la somme à Sa Majesté, avec le secret espoir que l'argent lui sera abandonné pour son couvent. Il n'en est rien : Le roi empoche la somme ..;

La liste est interminable ...

Tous ces faits nous prouvent que, malgré sa toute-puissance, le Roi-soleil n'était pas à l'abri des filous.





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